Au musée de la Ligne Staline, en Biélorussie, les visiteurs peuvent observer des répliques de batailles de la Deuxième Guerre mondiale, utiliser des armes de l’époque soviétique et même prendre des photos près d’un monument rendant hommage à Joseph Staline lui-même.
Le complexe en plein air situé à 30 kilomètres à l’extérieur de Minsk, la capitale, a été construit pour célébrer le 60e anniversaire de la fin de guerre, et présente une partie des fortifications construites pour protéger le flanc ouest de l’Union soviétique – des bunkers de béton et des nids de mitrailleuses surnommés « Ligne Staline ».
Plus de 20 millions de Soviétiques, soldats et civils, ont perdu la vie durant la guerre, et le musée est dédié aux gens tués sur le front ouest.
« Je viens souvent ici et je suis toujours accompagnée de mes fils. Ils aiment regarder les batailles, puis s’amuser sur l’équipement militaire authentique et tenir des armes dans leurs mains. C’est la meilleure façon de se rappeler l’histoire de notre pays », mentionne Vera, mère de deux enfants.
D’autres visiteurs ont plutôt dit s’inquiéter du fait que le misée semblait honorer Staline pour sa victoire contre l’Allemagne nazie sans mentionner ses politiques répressives qui ont entraîné la mort de millions de personnes lors de purges sanglantes et la collectivisation forcée des fermes.
« Il est représenté selon un seul angle, ici – aucun mot, par exemple, à propos de son rôle primordial dans la répression de masse à la fin des années 1930 », indique Andreï, un programmeur informatique qui a refusé de donner son nom de famille.
Staline a dirigé l’Union soviétique des années 1920 jusqu’à sa mort en 1953. Il est révéré par certains dans ce qui était l’URSS pour son rôle en temps que leader en temps de guerre. Mais des dizaines de millions de personnes – le nombre exact est inconnu – sont mortes des suites de ses politiques.
La Biélorussie est le plus proche allié de la Russie, et est géré selon l’ancien style d’une République soviétique par le président Alexandre Loukachenko depuis 1994 dans ce que les États-Unis ont décrit en 2005 comme « la dernière dictature d’Europe ».