Le président sud-africain Jacob Zuma a demandé à la justice d’interdire la publication des résultats d’une enquête visant l’ingérence présumée d’amis fortunés du chef de l’État dans certaines nominations ministérielles.
« Je peux confirmer que le président a demandé un interdit judiciaire », a déclaré Bongani Ngqulunga, porte-parole de Jacob Zuma, jeudi.
La médiatrice de la République Thuli Madonsela devait publier vendredi ses conclusions préliminaires dans une enquête visant les Gupta, une riche famille d’origine indienne, qui aurait profité de ses relations étroites avec Zuma pour influencer des désignations ministérielles.
Zuma et la famille Gupta démentent toute infraction. Madonsela, qui avait déjà mené des investigations sur des rénovations somptuaires effectuées illégalement par Zuma dans sa résidence, a interrogé le chef de l’État pendant quatre heures la semaine passée dans le cadre de cette nouvelle affaire.
La médiatrice, dont le mandat de sept années s’achève samedi, ne peut publier ses conclusions avant qu’un tribunal se soit prononcé sur la demande l’interdiction déposée par Zuma, indique une source au bureau du procureur.
L’Alliance démocratique (AD), principale formation d’opposition qui a enregistré plusieurs succès électoraux d’importance récemment, a estimé que Zuma « s’inquiétait du contenu du rapport et voulait à tout prix en empêcher la publication ».
Cette affaire accentue la pression sur le président sud-africain dont le ministre des Finances Pravin Gordhan a été renvoyé cette semaine en correctionnelle pour fraude. L’audience est fixée au 2 novembre.