Le Parlement britannique débattra du déclenchement de l’article 50 du traité européen qui lancera le processus de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne mais il n’y aura pas de vote. La première ministre britannique, Theresa May, prévoit d’invoquer d’ici à la fin mars l’article 50 du Traité de Lisbonne ouvrant une période de deux ans pour fixer les conditions du Brexit.
La chef du gouvernement est, certes, disposée à accorder aux parlementaires un droit de regard sur le Brexit mais elle a rappelé qu’il appartenait au gouvernement de décider quand et comment cette procédure de divorce devait être engagée. Sa porte-parole a rappelé que Theresa May a toujours souhaité que les parlementaires jouent un « rôle important » dans le Brexit.
Mais, a-t-elle ajouté, la procédure « doit être menée dans le respect de la décision du peuple du Royaume-Uni, qui a voté en faveur d’une sortie de l’UE le 23 juin, et n’affaiblisse pas la position du gouvernement dans les négociations » sur le Brexit. « Il n’y aura pas de vote (au Parlement) sur le déclenchement de l’article 50 », a conclu la porte-parole.
Des députés du Parti travailliste ont présenté une motion demandant un débat général afin que le Parlement « puisse examiner correctement le plan du gouvernement (…) avant l’invocation de l’article 50 ».
Dans un amendement déposé au nom de Theresa May et publié mardi soir sur le site internet du Parlement, le gouvernement rappelle, comme l’a dit la porte-parole du 10 Downing Street mercredi, que « la procédure doit être menée dans le respect de la décision du peuple du Royaume-Uni ».
Tout examen parlementaire ne doit pas « affaiblir la position du gouvernement dans les négociations dès qu’elles seront entrées dans la phase consécutive au déclenchement de l’article 50 », précise l’amendement.
Des parlementaires de l’opposition mais aussi du Parti conservateur de Theresa May s’inquiètent de voir le Parlement transformé en simple chambre d’enregistrement sur un sujet aussi important, au mépris disent-ils des traditions du débat démocratique au Royaume-Uni.
Mais Theresa May semble soucieuse de ne pas abattre ses cartes avant le début des négociations. Elle se contente de dire qu’elle veut rendre sa souveraineté à la Grande-Bretagne, réduire l’immigration et obtenir les meilleures conditions post-Brexit dans les relations économiques, financières et commerciales du pays avec l’Union européenne.