L’accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique entrera en vigueur le mois prochain après avoir passé les seuils nécessaires de ratification grâce aux pays européens, a annoncé l’ONU mercredi.
Pour entrer en vigueur, l’accord de Paris devait avoir été ratifié par 55 pays responsables au total d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre.
Soixante-douze États représentant 56,75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont désormais ratifié l’accord de Paris conclu au Bourget en décembre dernier, selon le site internet de l’ONU. Il entrera officiellement en vigueur dans 30 jours.
Barack Obama a qualifié le franchissement de ce seuil de « journée historique » dans la lutte contre le réchauffement climatique.
« Aujourd’hui, le monde est au rendez-vous et, si nous donnons suite aux engagements que cet accord de Paris représente, l’Histoire pourrait bien le juger comme un tournant pour notre planète », a déclaré le président des États-Unis qui s’est brièvement exprimé devant les journalistes à la Maison-Blanche.
Parmi les pays européens qui ont aidé à déclencher ce seuil, figurent l’Allemagne, la France et la Slovaquie, qui ont fait avaliser le texte par leurs parlement nationaux.
Le Parlement européen a approuvé mardi l’accord de Paris sur le climat, par 610 voix contre 38 et 31 abstentions. Les trois grands émetteurs que sont les États-Unis, la Chine et l’Inde ont également ratifié l’accord.
À la différence du précédent accord de l’ONU sur le climat, le Protocole de Kyoto de 1997, qui avait mis huit ans pour entrer en vigueur, et qui ne concernait que les pays riches, l’accord de Paris aura été rapidement applicable. Il entrera en vigueur juste avant l’élection présidentielle du 8 novembre. Le candidat républicain Donald Trump y est opposé, la candidate démocrate Hillary Clinton y est favorable.
Mais les engagements pris par les différents pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre sont déjà insuffisants pour parvenir à l’objectif fixé par le traité de Paris qui prévoit de limiter la hausse des températures mondiales à « bien en dessous de deux degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels ».
Selon les projections des études onusiennes, sur la base de la tendance actuelle, les températures moyennes mondiales devraient augmenter de trois degrés ou plus d’ici 2100. L’année 2016 devrait être la plus chaude depuis que les statistiques ont commencé à être tenues au 19e siècle.
« Le test de crédibilité de l’accord de Paris commence aujourd’hui », a déclaré Tracy Carty de l’organisation caritative Oxfam. Les gouvernements doivent relever leurs ambitions, a-t-elle ajouté.
Barack Obama est allé dans le même sens. L’accord de Paris permettra de retarder ou d’éviter certaines des conséquences les plus graves du changement climatique, mais ne résoudra pas la crise climatique à lui seul, même si tous les objectifs sont remplis, a déclaré le président américain.