Lundi matin, Facebook a lancé Marketplace, une nouvelle section de son application mobile qui permet à ses utilisateurs d’acheter et de vendre des objets en compagnie de leurs amis et d’inconnus.
En soirée, déjà, le géant des réseaux sociaux s’excusait de problèmes recensés dans la section en question, qui mettait en vedette des annonces qui n’auraient pas semblé déplacées sur le marché noir numérique Silk Road, fermé par le FBI en 2013.
Drogues illégales, chiens, armes à feu, services sexuels, hérissons. Vendre ces items et services sur Facebook contrevient aux règles d’utilisation du site. Mais tous étaient disponibles sur Marketplace, lundi, écrit le New York Times.
Mary Ku, directrice de la gestion de produits chez Facebook, qui avait dévoilé l’application Marketplace dans un billet de blogue enthousiaste plus tôt dans la journée, a publié un communiqué indiquant qu’un problème technique avait empêché le système d’examen de Facebook d’identifier les annonces violant ses politiques et normes. Selon elle, ce problème a permis aux utilisateurs « d’accéder à des publications avec du contenu violant nos politiques ».
« Nous travaillons à régler le problème et nous surveillerons étroitement nos systèmes pour nous assurer que nous identifions et retirions correctement les contenus illicites avant d’offrir un accès plus vaste à Marketplace, a-t-elle dit. Nous sommes désolés. »
Dans son billet de blogue publié lundi matin, Mme Ku indiquait que Markeplate avait été lancé alors que la compagnie reconnaissait que ses utilisateurs achetaient et vendaient des produits et des services via des groupes Facebook. Elle a écrit que « plus de 450 millions de personnes visitent des groupes d’achat et de vente de produits chaque mois ».
Des utilisateurs ayant vendu et acheté des produits via des groupes ont eux aussi violé la politique sur le commerce électronique du site. En juillet, Mike Monteiro, un designer web qui a lancé une campagne pour aider à surveiller le réseau social pour détecter les ventes d’armes, a dit avoir rapporté quelque 500 messages ou groupes allant à l’encontre de l’interdiction de Facebook contre la vente d’armes à feu au cours du dernier mois, et que le site web n’avait retiré que les deux tiers du contenu illégal.
Facebook dispose d’avantages naturels en tant que plateforme de commerce électronique. Son fonctionnement central en tant que réseau social permettrait aux utilisateurs d’éviter les vendeurs anonymes et les rencontres douteuses associées aux sites comme Craigslist, qui permet de publier des annonces sans dévoiler son identité.
Et selon les résultats du premier trimestre de 2016, Facebook occupe déjà une bonne portion de la journée de ses utilisateurs, renforçant d’autant l’attrait potentiel d’un nouveau service.
L’idée d’un bazar numérique a toutefois ses détracteurs. Dan Rosensweig, un ancien responsable chez Yahoo, a manifesté son scepticisme lors d’un passage sur les ondes de CNBC, mardi. « Pourquoi quitterais-je les plateformes d’Amazon ou eBay pour me rendre chez Facebook, à moins que je pense pouvoir faire plus d’argent? », s’est-il demandé.
Marketplace fait l’objet d’un lancement progressif, et n’était pas disponible pour tous les utilisateurs de l’application mobile, lundi. Facebook envisage de rendre la section disponible pour ses utilisateurs des États-Unis, de Grande-Bretagne, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande au cours des prochains jours. Une version pour navigateur web est dans les plans « pour les prochains mois », a-t-on fait savoir.