Les Nations unies ont suspendu la circulation de tous leurs convois humanitaires en Syrie après la frappe aérienne qui a touché un convoi de 31 camions lundi soir près d’Alep, a annoncé mardi un porte-parole, dans des propos repris par Reuters.
À Moscou, le ministère de la Défense a nié toute implication de l’aviation russe ou syrienne dans ce bombardement qui a fait au moins 12 morts et provoqué l’indignation de la communauté internationale.
« Seuls les insurgés qui contrôlent cette région savaient où se trouvait le convoi », a affirmé le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov dans un communiqué lu à la télévision publique Rossiya-24.
L’armée de Bachar al Assad a de son côté affirmé que les informations de presse la mettant en cause étaient « fausses », rapporte l’agence de presse officielle Sana. S’ils ne sont pas rapidement étayés par les faits, ces démentis ne devraient pas être de nature à rassurer les agences humanitaires sur les intentions de la Russie et du gouvernement de Damas, qui venait d’autoriser les Nations unies à acheminer de l’aide à toutes les zones assiégées du pays après avoir longtemps tergiversé.
« Par mesure de sécurité immédiate, les autres mouvements de convois en Syrie sont suspendus pour le moment dans l’attente d’une nouvelle évaluation des conditions de sécurité », a déclaré le porte-parole de l’Onu lors d’un point de presse.
Les convois humanitaires à destination de quatre villes syriennes seront suspendus, a pour sa part annoncé un haut responsable du Comite international de la Croix-Rouge (CICR).
Selon l’ONU, 18 des 31 camions du convoi qui se rendait lundi dans la ville d’Ourm al Koubra ont été touchés par les bombardements attribués par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) à l’aviation russe ou syrienne.
Le président du CICR, Peter Maurer, a déclaré que l’attaque d’Alep était une « violation flagrante » du droit humanitaire international et qu’elle était « inacceptable ».
« Ne pas protéger les travailleurs humanitaires et leurs structures pourrait avoir de graves répercussions sur le travail humanitaire dans le pays », a ajouté Peter Maurer.
À New York, le secrétaire d’État américain John Kerry et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, ont entamé mardi un entretien consacré à la Syrie et à l’attaque aérienne dont a été la cible le convoi d’aide humanitaire, ont rapporté les agences de presse russes.