La presse officielle chinoise célèbre vendredi le 40e anniversaire de la mort de Mao Tsé-Toung, fondateur de la Chine moderne, par des articles à sa gloire, mais le numéro un chinois, Xi Jinping, en visite dans un établissement scolaire, n’y a pas fait allusion.
Le bilan de celui qui a proclamé la République populaire de Chine en octobre 1949 reste controversé. Son portrait figure toujours sur les billets de banque et son corps embaumé attire plusieurs centaines de visiteurs par jour à Pékin. Et, si le Parti communiste a reconnu qu’il avait pu commettre des erreurs, le nombre de morts précis de la Révolution culturelle, quand Mao a déclaré la guerre des classes entre 1966-1976, reste à établir, de même que celui du Grand bond en avant (1958-1960), tentative manquée d’industrialisation rapide du pays.
Vendredi, en première page du Quotidien du Hunan, le principal organe de presse du Parti communiste dans cette province du sud de la Chine où Mao est né en 1893, un petit article proclame : « Président Mao, le peuple chérit ta mémoire », mais relègue en cinquième page un article plus détaillé.
Le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste, publie plusieurs photographies de l’auteur du Petit livre rouge sur le microblog Weibo avec une liste de ces citations les plus célèbres et demande aux Chinois de dire laquelle est leur préférée. Mais la section « commentaires » est désactivée.
D’après les médias officiels, le président Xi Jinping, qui est aussi secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), n’a pas mentionné son prédécesseur en ce 9 septembre. Il s’est rendu dans une école de Pékin en prévision de la Journée des professeurs qui a lieu samedi.
Il a souligné « l’importance d’une amélioration de l’éducation de base » , selon l’agence de presse Chine nouvelle et a assisté à un match de football, son sport favori, entre les élèves.
Le président Xi a souffert pendant la Révolution culturelle. Son père a été emprisonné et lui-même a été envoyé à la campagne pour travailler avec les paysans, comme des millions de jeunes Chinois urbains.
Après trois décennies d’ouverture à l’économie de marché, la figure de Mao est devenue un puissant symbole pour la gauche du PCC qui estime que les réformes sont allées trop loin, en créant des inégalités sociales et en alimentant la corruption.