Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a déploré lundi l’essor des discours populistes dans les démocraties occidentales, reprochant aux Donald Trump, Geert Wilders et autre Marine Le Pen de recourir à une dangereuse « stratégie de la peur ».
S’exprimant lors d’une conférence sur la sécurité et la justice organisée aux Pays-Bas, il a dit redouter que « l’atmosphère (devienne) lourde de haine ». « À ce stade, elle peut vite dégénérer en une violence colossale », a-t-il poursuivi.
Citant nommément le candidat républicain à la Maison-Blanche, la présidente du Front national ou encore Nigel Farage, l’un des chefs de file du Brexit en Grande-Bretagne, il s’en est aussi pris à Geert Wilders, chef de file du Parti néerlandais de la liberté (PVV), jugeant « grotesque » sa promesse électorale d’interdire les migrants musulmans et le Coran.
En réponse, le dirigeant du parti d’extrême droite a qualifié dans un tweet le Haut Commissaire aux droits de l’homme d' »idiot ». « L’ONU est grotesque », s’est-il défendu. « Débarassons-nous de ces bureaucrates ». Le PVV de Wilders est actuellement en tête des intentions de vote pour les élections législatives de mars prochain.
« Ne vous trompez pas, je ne compare pas les actions des démagogues nationalistes avec celles de Daech, qui sont aussi monstrueuses qu’écoeurantes (…) Mais, à travers son mode de communication, ses demi-vérités, ses simplifications excessives, la propagande de Daech utilise des tactiques semblables à celles des populistes », a poursuivi Zeid Ra’ad Al Hussein.
« Des enfants sont humiliés et méprisés pour leurs origines ethniques ou religieuses. Peu importe ce que disent leurs passeports, on leur assène qu’ils ne sont pas de ‘vrais’ Européens, ou pas de ‘vrais’ Français, Anglais ou Hongrois. Des communautés entières se retrouvent ainsi engluées dans une suspicion de collusion avec les terroristes », a-t-il continué.
« L’histoire a peut-être appris à M. Wilders et compagnie comment la xénophobie et le sectarisme peuvent devenir des armes. Les communautés se barricaderont dans des camps hostiles et habités par la peur, avec à leur tête des populistes comme eux et des extrémistes. »