Les Républicains déposeront dès la rentrée parlementaire une proposition de loi visant à « sécuriser » les décisions des maires qui ont pris des arrêtés anti-burkini et ont été désavoués par le Conseil d’État, a annoncé Guillaume Larrivé.
« Cette proposition de loi sera présentée à l’Assemblée nationale lors de la rentrée parlementaire en septembre », a dit le député et porte-parole de LR sur BFM-TV. « Les islamistes veulent faire reculer la République. C’est la République qui doit faire reculer les islamistes. »
Le Conseil d’État a suspendu vendredi un arrêté dit « anti-burkini » interdisant aux baigneurs portant des vêtements religieux l’accès aux plages de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) au motif d’un trouble à l’ordre public.
La plus haute juridiction administrative de France avait été saisie en urgence par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), pour qui ce type d’arrêté, pris dans plusieurs dizaines de villes balnéaires depuis fin juillet, est « liberticide ». Les maires à l’origine de ces arrêtés invoquaient des risques de troubles à l’ordre public.
« À Villeneuve-Loubet, aucun élément ne permet de retenir que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes », peut-on lire dans un communiqué du Conseil d’État. « En l’absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l’accès à la plage et la baignade. »
À l’audience, jeudi, l’avocat de Villeneuve-Loubet, François Pinatel, avait assuré que les burkinis y étaient devenus « pléthoriques » avant le 5 août, quand l’arrêté a été pris, et contribuaient à crisper le climat « dans une région fortement éprouvée par les attentats ».
La polémique sur le burkini exacerbe les tensions en France et divise le gouvernement, où deux ministres ont pris leurs distances avec la multiplication des arrêtés d’interdiction, soutenus par le premier ministre Manuel Valls. Sans trancher le débat, François Hollande a indirectement évoqué la question jeudi, en appelant tous les citoyens à « se conformer aux règles », sans « provocation ni stigmatisation ».
Pour l’avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), Patrice Spinosi, cette décision a vocation à faire jurisprudence dans les autres communes concernées.
Pour Guillaume Larrivé, il faut que « le Parlement prenne pleinement ses responsabilités ».« Nous sommes convaincus, avec Les Républicains, avec Nicolas Sarkozy, que le pouvoir politique doit prendre ses responsabilités. C’est à la Nation d’affirmer un choix et ce choix ce doit être le refus absolu de la régression islamiste », a-t-il dit. Le président de LR, Nicolas Sarkozy, a demandé une loi interdisant sur tout le territoire français le port du burkini, vêtement de bain recouvrant l’essentiel du corps, porté par des femmes musulmanes et interdit cet été dans plusieurs villes.