Le Parti socialiste français dénonce mercredi « une dérive particulièrement dangereuse », après la verbalisation d’une femme portant un simple voile sur une plage de Cannes, sur fond de polémique autour du « burkini ».
Une Toulousaine de 34 ans a déclaré mardi avoir été verbalisée le 16 août à Cannes, où le maire Les Républicains a signé fin juillet un arrêté proscrivant les vêtements religieux en bord de mer, et envisage désormais une action en justice. « Le récit des conditions de cette intervention de police, comme de l’attitude de la foule présente ce jour-là sur cette plage, témoignent d’une dérive particulièrement dangereuse », réagit le PS dans un communiqué.
« On ne peut qu’exprimer une incompréhension sur les fondements même de cette verbalisation qui ne saurait être compatible avec les principes de notre droit. »
Dans un communiqué distinct, le Jeunes socialistes font part de leur « colère à la vue des images montrant la police municipale de Nice encercler une femme portant le voile » et parlent de d' »humiliations publiques » mais aussi de « traque ». Sur Twitter, plusieurs députés socialistes se sont insurgés. Parmi eux, Sébastien Denaja s’est dit « révulsé » et Mathieu Hanotin s’est déclaré « très choqué par les atteintes à la liberté auxquelles nous assistons ».
Je suis révulsé par la verbalisation ILLÉGALE de femmes portant – c’est leur droit ! – un simple voile sur une plage.
— DenajaSébastien (@SebastienDenaja) August 24, 2016
La décision du maire de Cannes, David Lisnard, d’interdire l’accès aux plages à toute personne arborant un vêtement religieux a déclenché une polémique nationale sur le port du « burkini », une tenue de bain recouvrant l’essentiel du corps. D’autres villes balnéaires du Nord et du Sud-Est, dont le Touquet, Nice et la Ciotat, ont par la suite pris des arrêtés similaires.
Le premier ministre, Manuel Valls, a apporté la semaine dernière son soutien à ces maires car, a-t-il dit, les plages doivent être « préservées des revendications religieuses ».