La Russie menait vendredi des manoeuvres militaires impliquant des forces terrestres et navales russes installées en Crimée, annexée en mars 2014 par la Russie, dans un contexte de tension renouvelée entre Kiev et Moscou.
L’armée russe opère ainsi un test grandeur nature des troupes, environ 2500 soldats, et des armements, environ 350 véhicules blindés, qu’elle a basés dans la péninsule prise à l’Ukraine, rapporte Reuters.
Vladimir Poutine a prévu de se rendre sur place dans la journée pour présider un conseil de sécurité nationale. Le président russe a accusé les autorités ukrainiennes d’avoir récemment mené des tentatives de sabotage, dont il a promis qu’elles ne resteraient pas sans réponse, en Crimée. Le gouvernement ukrainien dément avoir tenté une quelconque opération sur le territoire qui dépendait autrefois de sa compétence.
Le ministère russe de la Défense a précisé dans un communiqué jeudi soir que ces exercices avaient un caractère principalement logistique en coopération avec les chemins de fer et la marine marchande pour le déplacement de troupes, de blindés et d’équipements techniques en Crimée.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a assisté à ces manoeuvres qui se déroulent également à partir du port russe de Novorossisk, situé en face de la Crimée.
Une partie de la flotte russe de la mer Noire, comprenant un sous-marin, un navire de débarquement, des démineurs et un nombre non précisé de missiles de croisière guidés sont impliqués dans ces exercices.
Choïgou a observé la manière dont les unités de logistique et de soutien chargeaient des blindés et des troupes sur un important navire de débarquement et réarmaient un démineur et un sous-marin, précise le ministère russe de la Défense. « L’entraînement a porté sur la manière de détruire des saboteurs et de repousser une attaque sous-marine », ajoute le communiqué ministériel.
« Sergueï Choïgou a hautement apprécié l’action des troupes logistiques et le fait qu’elles étaient capables d’organiser rapidement des mouvements d’une importante quantité de matériel en Crimée ».
Les exercices, qui se déroulent dans plusieurs autres endroits, ont débuté mardi et doivent s’achever samedi. Les principales manoeuvres militaires russes prévues cette année et baptisées Caucase 2016 doivent avoir lieu le mois prochain et concerneront également la Crimée et la flotte de la mer Noire.
Ces futurs entraînements doivent vérifier l’état de préparation et de coordination entre les troupes aériennes, terrestres et maritimes, avait indiqué un général russe en janvier.
Poutine appelle au « bon sens »
Le président russe a souhaité vendredi que l’Ukraine fasse preuve de bon sens afin de parvenir à résoudre l’actuelle crise diplomatique qui l’oppose à la Russie. L’homme fort du Kremlin a accusé le gouvernement ukrainien d’avoir récemment fomenté des actes de sabotage en Crimée, péninsule que la Russie a annexée en 2014.
Les autorités de Kiev démentent ces accusations et les qualifient de prétextes avancés par le Kremlin pour justifier de nouvelles initiatives militaires dans la région.
« J’espère que cela (le prétendu sabotage) ne sera pas un choix définitif et que le sens commun va prévaloir », a déclaré Poutine lors d’une réunion du conseil de sécurité nationale en Crimée.
« Nous n’allons pas rompre les relations (diplomatiques) en dépit du refus des autorités en place à Kiev d’avoir des relations complètes au niveau des ambassadeurs. Nous allons néanmoins créer les conditions pour développer des contacts », a dit le président russe.
Vladimir Poutine a dit que lui et ses conseillers allaient discuter de mesures de sécurité supplémentaires pour assurer une meilleure protection de la Crimée à l’avenir.