Donald Trump, candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, s’est efforcé jeudi d’apaiser le tollé provoqué par ses propos de la veille dans lesquels il appelait la Russie à retrouver des milliers de courriels « manquants » dans la messagerie de son adversaire démocrate, Hillary Clinton.
« Bien sûr que je suis ironique », a déclaré l’homme d’affaires new-yorkais dans une interview à la chaîne de télévision conservatrice Fox News, des propos qui ont été repris par Reuters.
« La Russie, si vous m’entendez, j’espère que vous serez capables de retrouver les 30 000 courriels manquants », avait déclaré la veille Donald Trump devant des partisans, provoquant la consternation dans les milieux du renseignement américain, chez les démocrates mais aussi chez certains républicains.
Ancien directeur de la CIA, Leon Panetta a qualifié les propos de Donald Trump « d’inacceptables », et jugé qu’ils démontraient que le républicain, n’était pas qualifié pour devenir président. Michael Hayden, son prédécesseur, nommé par George W. Bush, a jugé ces déclarations « problématiques ».
Donald Trump faisait référence à la messagerie privée qu’Hillary Clinton a continué d’utiliser alors qu’elle était secrétaire d’État, provoquant l’ouverture d’une enquête. Hillary Clinton a refusé de communiquer quelque 30 000 courriels, expliquant qu’il s’agissait de messages personnels.
L’enquête du FBI a conclu qu’il n’était pas nécessaire d’ouvrir de procédure pénale à l’encontre d’Hillary Clinton tout en qualifiant l’attitude de cette dernière « d’extrêmement imprudente ».
En attaquant Hillary Clinton sur la question de ces courriels, le candidat républicain entendait également braquer les projecteurs en direction de l’état-major démocrate lui-même, visé la semaine dernière par une cyberattaque, les documents piratés suggérant qu’il avait favorisé la candidature de l’ancienne première dame au détriment de celle de Bernie Sanders.
Cette attaque, attribuée par certains responsables américains à des pirates russes, a conduit le président américain Barack Obama à laisser entendre que Moscou pourrait chercher à influencer l’élection américaine en aidant Donald Trump.
Moscou a réfuté les accusations, ironisant sur « les histoires à faire peur » des démocrates.