Nicola Sturgeon a déclaré lundi qu’elle entamerait des préparatifs en vue d’une scission de l’Écosse du reste de la Grande-Bretagne, la première ministre écossaise voulant ainsi garder à portée de main l’option de l’indépendance à la suite du vote des électeurs britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne.
Les électeurs écossais se sont prononcés à 62% en faveur du maintien au sein de l’UE lors du référendum du 23 juin, à la différence du Royaume-Uni dans son ensemble qui a voté pour le Brexit, des résultats qui ont relancé le débat sur l’avenir de l’Écosse au sein du pays.
Nicola Sturgeon a réaffirmé sa position qu’un nouveau scrutin sur l’indépendance, deux ans après que les électeurs écossais se sont prononcés contre une telle solution, devait rester une option, à évaluer en fonction des nouvelles relations entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne et ses implications pour l’Écosse.
« Si nous trouvons que nos intérêts ne peuvent pas être protégés dans le Royaume-Uni, l’indépendance devra être une des options que l’Écosse sera en droit de prendre en compte », a-t-elle affirmé dans un discours.
« C’est pourquoi nous suivrons des démarches préparatoires pour s’assurer que c’est une option possible pour le Parlement écossais, si le Parlement écossais la considère nécessaire », a-t-elle ajouté.
La chef du gouvernement écossais n’a pas précisé quelle forme prendraient ces préparatifs mais a estimé que le caractère inédit du Brexit amenait à envisager toutes les options possibles pour une future relation entre l’Union européenne et le reste du Royaume-Uni.
Certains responsables écossais estiment que le vote en faveur du Brexit justifie la tenue d’un nouveau référendum sur l’indépendance. Les Écossais s’étaient prononcés à 55% contre celle-ci lors du référendum de septembre 2014. « Le Royaume-Uni pour lequel nous avons voté notre appartenance en 2014, un Royaume-Uni dans l’UE, est en train de fondamentalement changer. L’avenir du Royaume-Uni est fait d’incertitude, de bouleversement et d’imprévisibilité », a poursuivi Nicola Sturgeon.
Mais un sondage a montré le mois dernier que 44,7% des Écossais ne voulaient pas d’un deuxième référendum sur leur indépendance, contre 41,9% en faveur.
La première ministre britannique, Theresa May, a assuré il y a quelques semaines qu’elle impliquerait l’Ecosse, et les autres composantes du Royaume-Uni, dans la procédure de sortie de l’UE.