La police allemande a retrouvé un drapeau aux couleurs du groupe djihadiste État islamique (EI) dans la pièce où vivait le jeune réfugié afghan qui a agressé des voyageurs à l’arme blanche lundi soir à bord d’un train en Bavière, a déclaré mardi le ministre bavarois de l’Intérieur, dans des propos rapportés par Reuters.
Quatre Hongkongais, dont un demeurait mardi dans un état critique, ont été blessés à l’arme blanche à bord du train par le jeune Afghan, qui a blessé ensuite une femme dans sa fuite, avant d’être abattu par la police.
Pour le ministre de l’Intérieur bavarois Joachim Herrmann, il est encore trop tôt pour dire si le jeune, âgé de 17 ans, était membre de l’EI, même si cette organisation a revendiqué l’attaque par le canal de son agence de presse, Amaq, en parlant à l’égard de l’Afghan d’un « soldat de l’État islamique ».
« Nous sommes au courant de la revendication de l’État islamique, mais (…) l’enquête n’a pas apporté jusqu’à présent de preuve montrant que le jeune homme faisait partie d’un réseau islamiste », a dit le ministre lors d’une conférence de presse.
Cette attaque s’est produite quelques jours après l’attentat de Nice lors duquel 84 personnes ont été tuées. L’EI avait déjà utilisé le terme de « soldat de l’État islamique » pour en désigner l’auteur.
L’Allemagne, qui a accueilli plus d’un million d’immigrés en 2015, n’a pas connu d’attentat islamiste d’envergure, mais les forces de l’ordre assurent en avoir déjoué beaucoup.
Cette affaire risque d’accentuer les pressions politiques sur Angela Merkel et la politique d’accueil qui a été la sienne envers les migrants l’année dernière. Un dirigeant du parti anti-immigration AfD (Alternative pour l’Allemagne) a déclaré que la chancelière et ses alliés étaient responsables de la situation dangereuse actuelle du fait de leur « politique d’accueil qui a amené en Allemagne trop de jeunes musulmans radicaux sans éducation ».
En Allemagne depuis 12 ans
Ceux qui connaissaient l’agresseur ont décrit « une personne calme et équilibrée, qui se rendait à la mosquée pour les fêtes importantes, mais n’y allait pas nécessairement toutes les semaines », a dit Joachim Herrmann.
« C’était un fervent musulman, mais pas un radical ou un fanatique », a ajouté le ministre bavarois.
Selon un témoin, l’agresseur, qui vivait dans une famille d’accueil à Ochsenfurt, a crié « Allahou Akbar ! » (Dieu est grand) en passant à l’acte.
Lors de la perquisition effectuée dans sa chambre, a dit Herrmann à Reuters-télévision, les policiers ont retrouvé un drapeau aux couleurs de l’EI ainsi qu’un texte qui comportait des références à l’islam et à la « nécessité de résister », selon une traduction faite du pachtoune.
« Certains éléments vont clairement dans le sens d’une toile de fond islamiste, mais à ce stade, aucun élément ne le relie à d’autres individus ou ne laisse penser qu’il s’est radicalisé », a dit le ministre. « L’enquête doit suivre son cours ».
L’individu a attaqué les passagers avec un couteau et une hache lundi vers 21h00 locales, alors que le train approchait de son terminus, la ville bavaroise de Wurtzbourg.
L’agresseur, qui était arrivé en Allemagne sans sa famille voici deux ans, a pris la fuite en direction de la ville de Heidingsfeld lorsque le train s’est arrêté, quelqu’un ayant tiré le signal d’alarme. Il a été pris en chasse par des policiers et abattu après avoir agressé une femme et tenté d’attaquer les agents, a précisé le ministre.