Andrea Leadsom a créé la surprise en annonçant lundi qu’elle renonçait à briguer la succession de David Cameron à la tête du Parti conservateur et du gouvernement en Grande-Bretagne, estimant ne pas pouvoir disposer de « soutiens suffisants » pour former un gouvernement solide, écrit Reuters.
La ministre de l’Intérieur Theresa May, qui a fait campagne pour le « maintien » dans l’Union européenne lors du référendum du 23 juin, reste seule en lice, et le Parti conservateur pourra de ce fait annoncer la désignation du nouveau chef du gouvernement bien plus tôt que prévu. Les deux femmes devaient normalement affronter le suffrage des 150 000 militants du Parti conservateur et le résultat devait être proclamé vers le 9 septembre.
Le premier ministre britannique David Cameron a pour sa part annoncé lundi qu’il démissionnerait mercredi et que Theresa May, l’actuelle ministre de l’Intérieur, lui succéderait le jour même.
David Cameron a dit qu’il pensait présider le dernier conseil des ministres mardi et qu’il répondrait aux questions des députés pendant une demi-heure, mercredi aux alentours de 11h00 GMT.
« Après cela, je compte me rendre au palais de Buckhingham et présenter ma démission », a-t-il dit à la presse devant le 10, Downing Street. « Donc nous aurons ici un nouveau premier ministre mercredi soir ».
« Il n’y a pas de plus grand privilège que de diriger le Parti conservateur lorsqu’il est au gouvernement et j’aurais été profondément honorée de le faire », a dit à la presse Andrea Leadsom, secrétaire d’État à l’Énergie du gouvernement Cameron.
Brexit, un point c’est tout
« Je suis toutefois parvenue à la conclusion que les intérêts de notre pays seraient mieux défendus par la nomination, sans attendre, d’un Premier ministre ayant les coudées franches, disposant d’un large soutien. Aussi, je me retire de l’élection à la tête du parti et je souhaite à Theresa May de réussir pleinement », a-t-elle continué.
Âgée de 53 ans, Andrea Leadsom était relativement peu connue du grand public jusqu’à ce qu’elle s’engage en faveur du « Brexit ». Elle a essuyé récemment de vives critiques après avoir estimé qu’être mère lui donnait, pour conduire le pays, un avantage sur Theresa May, qui n’a pas d’enfants.
À 59 ans, Theresa May, qui dirige le ministère de l’Intérieur depuis six ans, va ainsi devenir la deuxième femme à diriger le gouvernement britannique après Margaret Thatcher, autre conservatrice.
La ministre de l’Intérieur, bien qu’ayant fait campagne en faveur du « maintien » dans l’UE, a répété ces derniers jours que « Brexit signifie Brexit » et qu’il n’y aurait pas de nouveau référendum et pas non plus d’autre tentative pour rester dans l’UE.
« En tant que première ministre, je ferai en sorte que nous quittions l’Union européenne », a-t-elle dit notamment. Theresa May doit faire une déclaration dans la journée, a indiqué l’un de ses soutiens.
« Theresa rentre actuellement de Birmingham à Londres et elle fera une déclaration dans la journée, mais en son nom, je dirai juste qu’elle est extrêmement honorée de se voir confier cette tâche par autant de ses collègues députés », a dit Chris Grayling à la presse.
Par ailleurs, le ministre britannique des Finances, George Osborne, a accueilli lundi comme une « bonne nouvelle » le fait que Theresa May reste seule candidate en lice au poste de première ministre.
« Nouvelle bienvenue, nous avons une candidate, qui dispose d’un soutien écrasant pour devenir la prochaine première ministre », a-t-il écrit sur Twitter. « Theresa May a l’endurance, l’intégrité et la détermination nécessaires à cette fonction ».
Le ministre a dit par ailleurs à la BBC-télévision qu’il était important que l’économie britannique ne reste pas dans l’incertitude.
Jusqu’à présent, il n’avait pas apporté publiquement son soutien à l’un des candidats à la direction du Parti conservateur.