Nigel Farage, président-fondateur démissionnaire du Parti pour l’indépendance du Royaume Uni et animateur de la campagne en faveur du « Brexit », a affirmé mercredi qu’il regretterait le spectacle de « marionnettes » du Parlement européen.
En annonçant lundi qu’il démissionnait de son parti afin de « récupérer » sa vie, il avait toutefois précisé qu’il continuerait à siéger au Parlement européen, dont il est membre depuis 1999, pour surveiller « comme un faucon » les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
« Je vais regretter tout ce spectacle. C’était merveilleux d’être là et d’assister à cette représentation de marionnettes », a-t-il ironisé lors d’une conférence de presse à Strasbourg, évoquant les votes, par les eurodéputés, d’amendements dont ils ignorent souvent le contenu.
Nigel Farage n’aura pas été le dernier à animer le petit théâtre parlementaire, notamment lorsqu’en 2010, il avait estimé qu’Herman Van Rompuy, alors président du Conseil européen, avait le « charisme d’une serpillière humide » et qualifié son pays, la Belgique, de « non pays ».
La tirade avait valu sanction pécuniaire à l’eurodéputé. « Ce que je ne vais pas regretter, ce sont les deux heures de voyage pour venir ici », a-t-il ajouté, confirmant l’aversion de longue date des Britanniques – aujourd’hui partagée par une majorité d’eurodéputés -, pour les déplacements mensuels dans la capitale alsacienne.
L’ancien courtier, pour qui les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sont « pourries » et le projet de l’Union européenne « moribond », n’a pas exclu de revenir à Strasbourg dans cinq ou six ans quand elle « aura cessé d’exister ».
« Nous aurons alors une Europe qui repose sur les idéaux de 1946 où des pays voisins coopéreront ensemble », a-t-il précisé.
Interrogé sur la volonté de Nigel Farage de retrouver sa vie d’homme libre sans quitter le Parlement européen, son président, Martin Schulz, a lui aussi manié l’ironie. « Je ne sais pas si c’est compatible avec la vie d’un député à part entière. En tous cas, il conservera sa rémunération », a-t-il répondu lors d’une conférence de presse.