Le cabinet d’avocats Mishcon de Reya a annoncé avoir lancé une procédure exigeant que le Parlement se prononce sur la sortie britannique de l’Union européenne avant que ne soit formellement enclenché le mécanisme prévu par les traités européens, selon des informations reprises par Reuters.
Mishcon de Reya, un cabinet londonien, estime que seule une loi du Parlement, qui nécessite l’accord des deux chambres du Parlement britannique suivi d’une promulgation royale, peut tenir lieu de point de départ à l’activation des dispositions prévues dans l’article 50 du traité de Lisbonne.
Le cabinet a indiqué dans un communiqué diffusé dimanche agir au nom d’une groupe de clients qu’il n’a pas identifiés. Selon la BBC, il s’agit d’hommes d’affaires et d’universitaires.
Mishcon de Reya conteste les affirmations des responsables politiques selon lesquelles le résultat du référendum du 23 juin, remporté à 52% par les partisans du « Brexit », a une base légale suffisante pour contourner le recours à un vote du Parlement.
« L’issue du référendum n’est pas juridiquement contraignante en elle-même et invoquer l’article 50 sans l’accord du Parlement est illégal », a déclaré dans le communiqué Kasra Nouroozi, un des associés de Mishcon de Reya.
Cameron, Johnson, puis Farage
Par ailleurs, le chef de file du mouvement britannique eurosceptique UKIP, Nigel Farage, a annoncé lundi qu’il allait démissionner de ses fonctions de président, jugeant « avoir fait sa part » après le succès des partisans du « Brexit » au référendum du 23 juin.
« Je n’ai jamais été, et je n’ai voulu, être un politicien de carrière. En faisant de la politique, mon objectif était de sortir la Grande-Bretagne de l’Union européenne », a-t-il dit. « Je pense donc qu’il est juste que je m’écarte de la
direction d’UKIP. » Nigel Farage avait déjà quitté sa fonction de président
d’Ukip en mai 2015 après avoir échoué à se faire élire à Westminster, mais il était revenu sur sa décision trois jours plus tard.
« Durant ma campagne, j’ai dit ‘je veux récupérer mon pays’. Ce que je dis aujourd’hui, c’est ‘je veux récupérer ma vie’, et cela commence maintenant. » Nigel Farage continuera de soutenir la formation politique qu’il a créée en 1993 et de se rendre à Bruxelles pour surveiller « comme un faucon » les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Sans soutenir aucun des candidats à la succession de David Cameron, Nigel Farage a répété que le prochain premier ministre devrait être issu des rangs des partisans du Brexit. Sur les cinq postulants, Andrea Leadsom, Michael Gove et Liam Fox ont fait campagne dans le camp de la sortie de l’UE, contrairement à Theresa May, favorite de sondage.