L’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, âgé de 79 ans, se trouvait en soins intensifs mardi soir après avoir subi une opération à coeur ouvert annoncée sans complication, dix jours après une attaque cardiaque qui a failli le tuer.
L’opération de quatre heures destinée à remplacer une valve aortique s’est déroulée « exactement comme prévu », a confié le médecin personnel du magnat des médias, Alberto Zangrillo, aux nombreux journalistes présents devant l’hôpital San Raffaele de Milan (nord).
À la mi-journée, l’établissement avait déjà indiqué que l’opération était terminée et que M. Berlusconi avait été « transféré en soins intensifs », où il devrait passer deux jours, avant une convalescence de plusieurs semaines.
« Tout va bien, je peux parler plus tranquillement », a lancé Gianni Letta, un ami et proche allié politique du milliardaire au sein de son parti Forza Italia (centre-droit).
« Nous étions déjà sereins avant, nous le sommes encore plus à présent », a pour sa part déclaré Paolo Berlusconi, frère de Silvio, se disant « certain » de le revoir bientôt en scène « avec plus de force et de détermination ».
Le couperet n’est pourtant pas passé loin. Au moment de son admission le 7 juin à l’hôpital, « sa vie était en danger et il le savait », avait souligné le Dr Zangrillo lors d’une conférence de presse la semaine dernière.
Déjà victime d’un malaise cardiaque il y a dix ans, Silvio Berlusconi s’était fait poser à l’époque un stimulateur électrique aux Etats-Unis. Il a également été opéré d’un cancer de la prostate en 1997.
Émotions
En début de matinée, sa jeune compagne, Francesca Pascale, était apparue émue, un mouchoir à la main, à la fenêtre de sa chambre d’hôpital.
L’ancien chef du gouvernement, qui doit fêter ses 80 ans le 29 septembre, avait été victime d’un malaise le 5 juin, jour du premier tour d’importantes élections municipales partielles en Italie, où son parti a réalisé un score mitigé dans l’ensemble et catastrophique (4,23%) à Rome.
C’est d’ailleurs dans la Ville éternelle, où il a désormais établi sa résidence officielle, qu’il avait voté, pour la première fois après trois ans d’interdiction de ses droits civiques dans le cadre d’une condamnation pour fraude fiscale, la seule définitive à ce jour.
Apparemment encore en forme, il avait une nouvelle fois fustigé l’acharnement des juges contre lui, depuis une série d’affaires financières jusqu’aux multiples développements judiciaires autour de ses soirées « bunga-bunga » avec de très jeunes femmes.
Lundi, il a adopté un profil plus sobre sur sa page Facebook, à la veille de l’opération.
« Je suis évidemment préoccupé », avait-il écrit lundi sur sa page du réseau social. « Mais j’ai également été très ému par les très nombreuses manifestations d’estime, de soutien et d’affection qui me sont parvenues de partout, même de la part d’adversaires politiques ».
L’actuel chef du gouvernement,k Matteo Renzi (centre-gauche), lui avait souhaité « bonne chance », tandis que le chef du parti populiste et anti-immigrés la Ligue du Nord, Matteo Salvini, parfois allié mais souvent rival à droite, lui avait adressé ses « meilleurs voeux pour qu’il retourne vite sur le terrain ».