La moitié des messages misogynes publiés sur Twitter proviennent d’internautes féminins, révèle une étude reprise par la BBC.
Au cours d’une période de trois semaines, le groupe de réflexion Demos a compté l’utilisation de deux mots précis en tant qu’indicateur de déclarations misogynes. L’organisme a découvert la présence d’une misogynie répandue, alors que 6500 utilisateurs ont publié quelque 10 000 tweets offensants, et ce uniquement en Grande-Bretagne.
Chez Twitter, le patron Jack Dorsey affirme que s’attaquer aux abus est une priorité.
La recherche est publiée alors que des députés britanniques, en plus d’un ancien ministre libéral-démocrate, lancent la campagne « Reclaim the Internet » (Reconquérir l’internet), en réponse à des craintes de plus en plus importantes à propos de l’impact des discours haineux et des comportements abusifs sur les médias sociaux.
La campagne a ouvert un forum en ligne pour discuter des méthodes visant à rendre l’internet moins agressif, sexiste, raciste et homophobe.
Lors du lancement de la campagne, l’une des responsables a déclaré à la BBC que « la vérité est que personne ne connaît la meilleure réponse. La police devrait en faire plus dans certains cas, comme en ce qui concerne les menaces de viol, par exemple, mais quelle est la responsabilité des autres? Quels gestes supplémentaires devraient-ils être posés par les plateformes des médias sociaux? ».
Selon elle, la campagne est une opportunité, pour le public, « de mettre de l’avant leurs propositions et leurs demandes pour les changements que nous voulons voir ».
En réponse au sondage, la dirigeante de la section « confiance et sécurité » chez Twitter, Kira O’Connor, a confié à la BBC que « les comportements haineux n’ont pas leur place sur la plateforme de Twitter, et il s’agit d’une violation de nos conditions d’utilisation ».
« En plus de nos politiques et des contrôles des utilisateurs, comme les outils pour bloquer, réduire au silence et notre nouvelle fonctionnalité pour rapporter plusieurs tweets, nous travaillons avec les leaders de la société civile et des experts pour comprendre les défis actuels. »
L’étude de Demos s’est également penchée sur les tweets publiés à la grandeur de la planète, et découvert que plus de 200 000 tweets agressifs utilisant les mots « slut » (salope) et « whore » (pute) avaient été envoyés à 80 000 personnes pendant ces mêmes trois semaines.