Donald Trump est revenu dimanche sur sa promesse d’une baisse générale de la fiscalité et a brisé un tabou républicain en se prononçant pour le relèvement des impôts sur les plus hauts revenus.
« Je suis prêt à payer plus et, vous savez quoi? Les riches sont prêts à payer plus », a affirmé le milliardaire new-yorkais, désormais seul en lice dans la course à l’investiture du Grand Old Party pour la présidentielle du 8 novembre, devant les caméras d’ABC.
Reçu ensuite sur le plateau de Meet the Press, sur NBC, il s’est par ailleurs dit partisan d’une hausse du salaire minimum, qui serait plutôt, selon lui, du ressort des États.
« Je ne sais pas comment les gens s’en sortent avec 7,25 dollars (US) de l’heure. J’aimerais qu’il y ait une augmentation d’une certaine envergure, mais je laisserais plutôt cela aux Etats. Laissons les Etats décider », a-t-il proposé.
Depuis les années 1990, tous les prétendants républicains à la Maison-Blanche s’opposent farouchement à tout alourdissement de la fiscalité. Côté démocrate, Hillary Clinton et Bernie Sanders, tous deux candidats à l’investiture, font campagne de longue date en faveur d’une hausse des impôts pour les plus hauts revenus.
Protéger la classe moyenne
Dans le programme qu’il a présenté en septembre, Donald Trump proposait des baisses importantes de la fiscalité pour les ménages comme pour les entreprises et promettait de faire passer la dernière tranche de l’impôt sur le revenu de 39,6 à 25%.
Interrogé sur son revirement, il a expliqué lundi avoir alors présenté « un concept » appelé à évoluer au fil de ses négociations avec le Congrès. Ses priorités, a-t-il toutefois souligné, restent d’alléger les impôts de la classe moyenne et des entreprises.
« La classe moyenne doit être protégée (…) », a-t-il insisté, répétant que les riches allaient « probablement finir par payer plus ».
L’ancien magnat de l’immobilier a par ailleurs prôné une hausse des taxes sur les importations chinoises et mexicaines, ce qui n’est pas non plus conforme à la position du parti dont il demandera formellement l’investiture à la convention de Cleveland, du 18 au 21 juillet.
Paul Ryan, président de la Chambre des représentants qui présidera l’événement, a condamné certaines de ses propositions, notamment celle au sujet des musulmans, auxquels il veut interdire l’entrée sur le territoire américain.
Il a toutefois souhaité cette semaine que le futur candidat finisse par le convaincre. « Je n’en suis pas là pour le moment », a-t-il ajouté.