Un nouveau musée a ouvert ses portes dans le quartier de Molenbeek, à Bruxelles, dans l’espoir d’aider à venir à bout de la mauvaise réputation de l’endroit, récemment lié aux attentats mortels commis à Paris et dans la capitale belge, écrit Reuters.
Le Millennium Iconoclast Museum of Art (MIMA) est installé dans une ancienne distillerie, sur la rive du canal de Bruxelles, qui servait principalement à l’époque industrielle.
Quartier pauvre avec une forte population musulmane et un haut taux de chômage, Molenbeek a longtemps été considéré, à l’échelle municipale, comme se trouvant du mauvais côté du canal.
Plus récemment, l’endroit s’est retrouvé sous les projecteurs de l’actualité comme étant un lieu de radicalisation islamique et de résidence pour les hommes ayant commis les attentats de Paris, en novembre dernier. Parmi ces individus, on compte Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attaques, et Brahim Abdeslam, qui s’est fait exploser dans le café parisien Comptoir Voltaire. Son frère, le présumé terroriste Salah Abdeslam, a été arrêté lors d’un raid policier à Molenbeek le mois dernier.
Devant d’abord ouvrir ses portes le 23 mars, au lendemain des attentats de Bruxelles où 32 personnes ont été tuées, le musée a accueilli ses premiers visiteurs au cours de la fin de semaine dernière.
« Le projet consistait à utiliser l’art pour accroître la cohésion sociale, ainsi que pour rendre l’art contemporain accessible », a déclaré le directeur artistique Raphael Cruyt.
La distillerie en briques rouges vieille de 100 ans a été construite alors que l’on surnommait Molenbeek la « Petite Manchester », du nom de la ville industrielle britannique, et où, dit M. Cruyt, les manifestations et émeutes ouvrières étaient monnaie courante.
« L’histoire de Molenbeek, il y a un siècle, je trouve, ressemblait à celle d’aujourd’hui, puisque nous nous trouvons dans une situation où Molenbeek est… vue comme un endroit dangereux », poursuit M. Cruyt. « Et malgré tout, c’est ici qu’évolue l’avenir de Bruxelles. »
En plus d’une collection permanente, l’endroit prévoit présenter deux expositions temporaires par année. Dans le cadre de la première de ces expos temporaires, « City Lights », on retrouve une série d’oeuvres colorées des artistes Maya Hayuk, Swoon, Momo et du duo Faile.
Quelque 4000 personnes ont franchi les portes du MIMA au cours de la fin de semaine, selon un responsable, y compris Monica Estebanez, 23 ans, qui vit à Molenbeek. « Cela permet aux gens de venir et d’accéder à une perspective complètement différente sur cet endroit, à propos duquel circule un grand nombre de préjudices », a-t-elle dit. « Alors j’ai pensé que ça pourrait être très bien. »