Soudain l’écran clignote lorsqu’un homme, armé d’un pistolet et d’un gilet explosif factices, passe devant le scanner corporel, l’un des objets vedettes exposés à la foire de la technologie antiterroriste qui s’est ouverte mardi à Londres.
Contrairement aux détecteurs classiques des aéroports, celui-ci sait se rendre discret et permet de filtrer un grand nombre de personnes grâce à une technologie développée à la base pour… observer la couche d’ozone.
« Il n’y a jamais eu autant d’intérêt pour ce type de technologie. D’évidence, le contexte international joue », explique Zak Doffman, le PDG de Digital Barriers, l’entreprise britannique qui commercialise le ThruVis scanner.
L’appareil, pas plus grand qu’une petite valise, pourrait servir dans le métro, des stades ou des centres commerciaux. Il fait partie des centaines de gadgets hi-tech exposés mardi et mercredi à la Security and Counter Terror Expo où 240 fabricants de drones, spécialistes du déminage ou du contrôle des frontières tiennent un kiosque.
Un mois après les attentats qui ont fait 32 morts dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles, la sécurité dans les transports publics était au coeur des préoccupations.
« La menace terroriste est grande sur l’échelle de la planète et les systèmes de transports sont une cible privilégiée », soulignent les organisateurs. « Avec la sécurité de millions de personnes en jeu et une menace en perpétuelle évolution, les professionnels du secteur ont un rôle de plus en plus important à jouer », développe David Thompson, le directeur de l’événement.
Invité de marque de l’exposition, le patron d’Europol, Rob Wainwright, évoque même « la plus grande menace terroriste internationale d’une génération », en rappelant également les attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui avaient fait 150 morts. « La menace est de plus en plus complexe », dit-il.
Clôtures et drones
Autre actualité brûlante à s’inviter à la foire, la crise des migrants est représentée par des fabricants internationaux de clôtures et de barrières de sécurité dernier cri.
Parmi eux, Jacksons Fencing, une marque britannique qui a fourni les nouvelles clôtures pour protéger le terminal d’Eurotunnel dans le nord de la France.
« C’est Eurotunnel et une agence gouvernementale qui nous ont contactés pour sécuriser le site contre les migrants », déclare à l’AFP son directeur général, Peter Jackson.
« On était sur place deux semaines après la commande. Nous avons installé une clôture haute sécurité de treize kilomètres dans un temps record. Et elle remplit sa mission », ajoute-t-il.
Quelques stands plus loin, ce sont les drones qui tiennent la vedette. Une entreprise expose son « DroneWatcher », une application de détection et de pistage des drones qui utilise la technologie radar.
La société Yuneec présente, elle, un drone avec une technologie GPS intégrée qui le force à atterrir automatiquement dès qu’il s’approche de zones sensibles tel un aéroport.
La collision présumée dimanche entre un drone et un avion de ligne de la British Airways en phase d’approche à l’aéroport de Heathrow est venue rappeler le risque potentiel que représentent ces objets volants vendus par centaines de milliers dans le commerce.
L’incident est pris très au sérieux par les autorités britanniques qui ont interdit de survol une grande partie de Londres et de ses environs pour la venue à partir de jeudi du président américain Barack Obama.