Le chef de file du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a plaidé jeudi pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne qui, a-t-il dit, « a ses bons et ses mauvais côtés », tout en accablant de vives critiques le premier ministre conservateur David Cameron.
Lors de son premier discours consacré au référendum du 23 juin sur le maintien ou non de son pays au sein de l’UE, Jeremy Corbyn a passé plus de temps à attaquer le chef du gouvernement qu’à défendre le choix du « oui » à l’Europe.
« Pour construire un monde meilleur, il faut s’engager dans le monde, se faire des alliés et amener le changement. L’UE, avec ses bons et ses mauvais côtés, a prouvé qu’elle était un cadre essentiel au niveau international pour y parvenir », a-t-il dit.
Le dirigeant travailliste n’a pourtant pas caché sa déception devant les insuffisances du système européen, notamment les décisions prises parfois sans contrôle démocratique et les pressions en vue de privatiser les services publics.
« Beaucoup de gens se demandent toujours ce qu’ils vont voter lors du référendum. Je lance un appel à tous, et spécialement aux jeunes, (…) pour qu’ils votent en juin en faveur du maintien de la Grande-Bretagne dans l’Europe », a-t-il lancé.
Il a précisé qu’il avait voté contre l’Europe lors du référendum britannique de juin 1975 mais qu’il avait depuis lors changé d’avis, tout en reconnaissant qu’il fallait faire plus pour défendre les droits des salariés.
« Une Europe réformée »
« Le Parti travailliste et les syndicats dans leur ensemble veulent faire campagne pour une Europe sociale et juste », a-t-il souligné. « Il nous faut réformer l’UE, une réforme qui n’intéresse pas le gouvernement de David Cameron, contrairement à ce que pensent beaucoup d’autres (gouvernements) à travers l’Europe. » Le premier ministre, malgré ces critiques, a salué le discours de Corbyn, en notant que l’enjeu du référendum transcendait les clivages politiques traditionnels.
« La vérité, c’est que nous sommes en désaccord sur beaucoup de choses avec les travaillistes, les libéraux, les Verts et les autres, mais le fait est que nous nous retrouvons pour soutenir le maintien de la Grande-Bretagne dans une Europe réformée », a dit David Cameron.
Selon un sondage YouGov pour le Times, partisans et adversaires du maintien au sein de l’Union sont à égalité à 39% dans les intentions de vote. Les indécis représentent 17% et les abstentionnistes, 5%. Par ailleurs, la cote de confiance du premier ministre recule de huit points.
David Cameron, qui a reconnu la semaine dernière avoir détenu une participation dans une société offshore créée par son père, est désormais crédité de 21% d’opinions favorables.
La cote de Jeremy Corbyn, progresse de deux points pour atteindre 28%. Le maire de Londres, Boris Johnson, qui milite pour la sortie de l’UE, est quant à lui crédité de 26% d’opinions favorables, soit huit points de moins que dans le précédent baromètre YouGov.