L’armée du Haut-Karabakh observe un cessez-le-feu, a annoncé mardi le ministère de la Défense de la région autonome d’Azerbaïdjan soutenue par l’Arménie, après plusieurs jours de combats meurtriers entre Bakou et les séparatistes.
« Nous avons reçu ordre de cesser le feu », a déclaré un responsable du ministère de la région autonome dont les propos ont été repris par Reuters.
Plus tôt, l’agence de presse rapportait que seize militaires azerbaïdjanais ont été tués au cours des deux derniers jours dans les affrontements avec les séparatistes du Haut-Karabakh, soutenus par l’Arménie, a annoncé mardi le ministère de la Défense à Bakou.
Les combats, qui ont commencé ce week-end dans cette zone autonome intégrée à l’Azerbaïdjan à l’époque soviétique, sont les plus violents depuis la trêve négociée sous l’autorité de la Russie en 1994.
Ils ont coûté la vie à quatre civils azerbaïdjanais et en ont blessé 17 autres, a déclaré le bureau du procureur général d’Azerbaïdjan.
L’Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh se sont mutuellement accusés mardi d’être responsables de cette escalade de violence.
« Toute la responsabilité est imputable à l’Arménie qui ne se préoccupe pas de résoudre le conflit et viole le droit international », a déclaré le vice-ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Khalaf Khalafov, lors d’une réunion à Bakou.
Dans un communiqué, les forces armées du Haut-Karabakh ont accusé l’Azerbaïdjan « d’augmenter jour après jour le calibre de ses munitions » et d’avoir utilisé lundi soir des lance-roquettes multiples Smerch contre des positions militaires et des installations civiles.
Les affrontements, qui impliquent des chars, des missiles, de l’artillerie et des hélicoptères, ont lieu autour de la zone de contact, un no man’s land truffé de mines qui sépare les forces séparatistes, positionnées au pied des monts Karabakh, des troupes azerbaïdjanaises retranchées plus bas dans la plaine.
Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a réaffirmé le soutien de la Turquie à son allié azerbaïdjanais.
« Le monde entier doit savoir que la Turquie se tiendra jusqu’à la fin des temps aux côtés de l’Azerbaïdjan face à l’agression et l’occupation arménienne », a-t-il déclaré lors d’une réunion de l’AKP, le parti au pouvoir.
Lundi, le président arménien Serj Sargsyan a mis en garde lundi contre le risque de guerre ouverte avec l’Azerbaïdjan.
La France, qui préside avec les États-Unis et la Russie le groupe de Minsk sur le conflit, a annoncé la tenue d’une réunion des médiateurs mardi à Vienne pour prévenir une escalade des violences.