L’excentrique homme d’affaires Richard Branson a fait connaître jeudi son intention de relancer son entreprise Virgin Galactic dans la course pour envoyer des passagers et des satellites dans l’espace, à la suite d’un accident mortel survenu il y a 16 mois.
« Avoir trois ou quatre personnes fortement versées dans l’entrepreneuriat qui se font concurrence signifie que nous pourrons ouvrir l’accès à l’espace à une fraction du prix que pouvaient payer les gouvernements par le passé », a confié M. Branson à Reuters alors qu’il visitait l’usine de conception et de fabrication de la fusée LauncherOne de Virgin Galactic à Long Beach, en Californie.
Vendredi, Virgin Galactic prévoit dévoiler son nouvel appareil SpaceShipTwo, un avion spatial pouvant emporter six passagers et deux pilotes pour des escapades de cinq minutes en espace suborbital, à une altitude d’environ 100 kilomètres. Ce service sera offert aux amateurs de sensations fortes, mais aussi aux chercheurs et aux clients commerciaux.
L’entreprise va de l’avant avec ses plans pour construire ses propres engins de lancement, y compris le nouveau véhicule de passagers et les fusées LauncherOne conçues pour lancer de petits satellites dès l’an prochain, ont indiqué des responsables.
Parmi les rivaux de M. Branson dans cette course à l’espace financée par le privé, on retrouve le fondateur de Tesla et SpaceX Elon Musk, Jeff Bezos (Amazon) et le cofondateur de Microsoft Paul Allen.
Les ambitions de M. Branson ont dû être stoppées depuis que son premier vaisseau spatial, conçu et développé par Northrop Grumman Scaled Composites, a été détruit le 31 octobre 2014 lors d’un vol d’essai dans le désert du Mojave. L’accident a causé la mort d’un pilote, en plus de repousser aux calendes grecques la volonté de Virgin Galactic de débuter ses activités commerciales aussi tôt que cette année.
Le National Transportation Safety Board, qui a fait enquête sur l’accident, a déterminé que le copilote avait relâché trop rapidement les verrous qui maintiennent en place la section rotative de queue de l’appareil. La nouvelle version de l’engin comporte un verrou qui empêche d’agir de la sorte, soit avant que les forces aérodynamiques soient suffisamment fortes pour empêcher que cette section de queue ne tourne par elle-même.
The Spaceship Company, une filiale possédée à 100% par Virgin Galactic, avait déjà repris les rênes de la fabrication du deuxième vaisseau spatial d’une flotte prévue de cinq appareils lorsque l’accident est survenu. « Ultimement, nous voulons être en mesure de fabriquer entièrement nos engins, a souligné M. Branson. La meilleure façon d’y parvenir est d’être impliqués dans chaque aspect des tests et de la production. »
Le groupe Virgin de M. Branson et la firme Aabar Investments, gérée par le gouvernement d’Abu Dhabi, ont investi conjointement plus de 500 millions $ US dans Virgin Galactic, a précisé le président de l’entreprise George Whitesides.
Les billets d’un voyage à bord du SpaceShipTwo se vendent à 250 000 $ US pièce. Jusqu’à maintenant, près de 700 personnes se sont inscrites, mentionne M. Whitesides.