Les femmes locataires seraient aux prises avec des problèmes spécifiques qui viennent aggraver les problèmes de pauvreté dont souffrent certaines d’entre elles, affirment plusieurs organismes de droit au logement, de défense des droits des femmes et de lutte contre la violence faite aux femmes.
Dans le cadre d’un cinquième dossier intitulé Femmes, logement et pauvreté publié par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), ce groupe d’organismes, qui compte également le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC) et la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF), s’appuie sur des données de Statistique Canada pour dénoncer le fait que les femmes, qui sont habituellement responsables de plus de la moitié des ménages locataires, gagnent environ 6078$ de moins par an que les ménages sous la responsabilité d’un homme.
« Un écart qui atteint 8443 $ au Saguenay-Lac-Saint-Jean, 8628 $ en Abitibi-Témiscamingue et jusqu’à 11 338$ dans le cas de la région administrative de la Côte-Nord », mentionnent les organismes par voie de communiqué.
Aux yeux de ces organismes, les femmes sont donc plus à risque de vivre des « dénis du droit au logement ». Le dossier précise que les femmes sont ainsi plus nombreuses à débourser plus de 30% de leur revenu pour payer leur loyer.
« C’est important de noter que le revenu médian de ces ménages est d’à peine 19 624 $ par an et qu’il descend à seulement 13 375 $ pour ceux qui engloutissent plus de la moitié de leur revenu pour se loger. On parle de 100 145 femmes, là, c’est énorme ! », s’insurge Céline Magontier, responsable des dossiers Femmes, au FRAPRU.
Chez les femmes de 15 à 24 ans, près de 15% d’entre elles doivent débourser plus de 80% de leur revenu pour s’assurer d’avoir un toit au-dessus de leur tête. « Quand on sait qu’elles ont un revenu annuel dépassant à peine 5000 $, on peut se demander comment elles font pour manger à leur faim », indique Mme Magontier.
Familles discriminées
Le FRAPRU estime par ailleurs que les familles locataires, particulièrement les familles aux revenus réduits, sont souvent victimes de discrimination lors de la recherche de logement, en raison de la présence d’enfants.
« La situation a tendance à s’aggraver lorsqu’il s’agit des familles monoparentales, qui sont aujourd’hui presque aussi nombreuses que les biparentales. Alors que 80% des ménages monoparentaux sont sous la responsabilité d’une femme, leur revenu est inférieur de 7019 $ à celui des ménages semblables sous responsabilité masculine. On ne s’étonnera pas, alors, que plus d’une femme sur trois dans cette situation doive dépenser plus de 30% de ses revenus pour se loger », indique l’organisme.
Toujours dans le dossier publié dimanche, on évoque la possible détérioration des conditions de logement des ménages les plus vulnérables au cours des prochains mois. En s’appuyant sur le plus récent rapport de la Société canadienne d’hypothèque et de logement, il y aurait un « manque important » de logements dans la plupart des villes québécoises de plus de 50 000 habitants. Une telle pénurie pourrait entraîner une forte hausse des loyers et une multiplication des cas de discrimination, craint-on.
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