L’affaire était ébruitée depuis plusieurs jours, mais voilà qu’elle est officiellement confirmée: l’ancien chroniqueur de La Presse Vincent Marissal sera bel et bien de la course à l’investiture de la formation Québec solidaire (QS) dans la circonscription de Rosemont, lors des élections d’octobre.
Après un an passé dans le milieu des relations publiques, suite à son départ du quotidien de la rue Saint-Jacques des suites d’une démotion, voilà donc que le journaliste spécialisé en politique se lance dans l’arène.
« Cela fait longtemps que je me dis que cela pourrait arriver », a confié le candidat sur les ondes de Gravel le matin, à la radio publique, en parlant de sa réflexion en vue d’entrer en politique active.
Se disant « fébrile », M. Marissal a affirmé « vouloir contribuer » à la société.
« Malgré toutes ces années en politique, il me reste un peu de candeur. »
Disant se reconnaître chez QS, l’ex-journaliste a rapidement été pris à parti, que ce soit pour ses anciennes prises de position, ou pour le fait qu’il se présente dans Rosemont, le comté du chef péquiste Jean-François Lisée. Les uns ont accusé M. Marissal d’alimenter le cynisme, l’ancien journaliste ayant rédigé plusieurs chroniques où il s’en prenait non seulement au projet de souveraineté que son nouveau parti politique dit soutenir, mais également où il se positionnait aux antipodes des luttes politiques et sociales menées par Gabriel Nadeau-Dubois à l’époque du printemps érable en faveur, entre autres, de la gratuité scolaire.
Les autres ont dénoncé ce qui est perçu comme une tentative de division du vote progressiste dans l’une des quelques circonscriptions montréalaises ne votant pas pour le Parti libéral du Québec.
Tout cela ne semble pas avoir empêché Québec solidaire de présenter un candidat « vedette », alors que le parti estime avoir le vent dans les voiles.
Toujours en entrevue à Gravel le matin, M. Marissal, questionné à savoir s’il était prêt à siéger longtemps dans l’opposition, a toutefois reconnu « qu’il reste encore beaucoup de travail à faire », laissant sous-entendre qu’il savait que son parti ne prendrait probablement pas le pouvoir aux prochaines élections.
Selon le site QC125.com, dont la dernière prédiction remonte toutefois au 8 mars, Québec solidaire remporterait quatre sièges à l’Assemblée nationale, soit, fort probablement, les trois sièges actuellement occupés par Gabriel Nadeau-Dubois (Gouin), Amir Khadir (Mercier) et Manon Massé (Ville-Marie), en plus d’un nouveau comté.
S’il faut encore que M. Marissal remporte la course à l’investiture solidaire dans Rosemont, il y a fort à parier que l’ex-chroniqueur gagnera cette lutte haut la main, si lutte il y a.
Il faudra voir si l’arrivée de M. Marissal en politique permettra de redonner un nouveau souffle à la formation de gauche, qui piétine depuis plusieurs mois, sans avoir réussi à transformer l’enthousiasme généré par l’élection de Gabriel Nadeau-Dubois en intentions de vote.
Mais dans un contexte où la croissance de la popularité de la Coalition avenir Québec semble s’essouffler, où le Parti libéral continue de traîner de la patte, et où le Parti québécois effectue une légère remontée, bien des choses risquent de bouger sur cet instable échiquier politique québécois d’ici aux élections générales d’octobre.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2018/03/22/peut-on-gagner-une-election-grace-a-facebook-pas-vraiment/