Qui est Laura? La jeune femme, employée dans une bibliothèque le jour, grande romantique la nuit, vogue d’écueil amoureux en écueil amoureux, s’accrochant à ce qu’elle peut, avec les séquelles que l’on peut imaginer. Dans Seven Lovers, le public explore ainsi les méandres des relations de cette femme qui ne sort pas indemne de toutes ces rencontres.
Tourné en 2014, le film indépendant écrit et réalisé par Keith Boynton débarque sur les plateformes de location en ligne. D’où la campagne de promotion médiatique ayant mené ce journaliste à se lancer dans le visionnement de cette oeuvre de près de deux heures. Seven Lovers commence d’ailleurs d’une drôle de façon: les styles se télescopent, tout comme les gestes posés à l’écran, ainsi que les moments où se déroule l’action. Puis, l’image devient peu à peu plus nette. Ce que nous montre le réalisateur, ce sont des fragments des anciennes relations de Laura, elle qui multiplie les rencontres sexuelles ou amoureuses, et qui doit ensuite vivre avec les conséquences de ses actes.
D’un dessin animé à une comédie musicale tournée en noir et blanc, en passant par un amoureux qui a constamment sa caméra numérique à la main et qui documente le quotidien de sa compagne à coups de centaines d’heures de contenu, le passé amoureux de Laura est lourdement chargé, certes, mais cette façon de procéder démontre une originalité rafraîchissante. Au diable les méthodes plus conventionnelles: place à l’innovation, quitte à surprendre (agréablement) le cinéphile qui plonge dans l’oeuvre en se sachant pas à quoi s’attendre.
À travers ces péripéties sentimentales, Laura (Erin Darke) dévoile elle aussi des pans de sa personnalité. Parfois fonceuse, parfois timorée, elle est forcément affectée par le comportement de ses anciens amants et compagnons, ce qui influe sur ses perspectives amoureuses. Celui qui en fera les frais, si l’on peut dire, c’est Brian, un jeune homme particulièrement timide et gauche, qui brûle d’envie de se laisser emporter par le tourbillon qu’est Laura.
Tourné de façon efficace, avec quelques innovations plus que bienvenues à la clé, Seven Lovers est un film agréable. On déplorera peut-être que le personnage de Brian, interprété par Fran Kanz, ressemble un peu trop au rôle que ce dernier jouait dans The Cabin in the Woods, mais la question se pose à savoir s’il s’agit d’un choix du scénariste ou de l’acteur.
Autrement, Seven Lovers est un bon petit film qui mérite amplement les deux heures nécessaires à son visionnement.