Pour s’assurer que sa famille évite l’éclatement, Gilbert Perez se découvre des talents de fraudeur téléphonique sans précédent. Dans le film Je compte sur vous, le réalisateur Pascal Elbé fait appel à l’acteur Vincent Elbaz pour se glisser dans la peau de cet arnaqueur patenté.
Perez, donc, se lance dans la fraude téléphonique après des années de machinations effectuées aux dépens de ses proches. Ayant réussi un premier coup à l’aide d’un stratagème compliqué impliquant le fait de se faire passer pour un responsable du renseignement français, l’homme se lie avec la pègre pour maximiser ses gains, plutôt que de s’ennuyer à mourir en effectuant des ventes par téléphone dans une compagnie spécialisée en cuisines.
Le voilà ainsi embarqué dans des arnaques pour plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de francs. Une telle activité finit éventuellement par attirer l’attention des autorités, et la police entamera une chasse à l’homme qui résultera éventuellement en l’arrestation du bonhomme.
Je compte sur vous portait d’abord à croire qu’il s’agissait d’une version de L’adversaire, avec Daniel Auteuil, où un médecin s’étant inventé une vie et vivant avec l’argent des autres avait, poussé dans ses derniers retranchements, assassiné sa famille. Mais le film tente plutôt d’émuler Attrape-moi si tu peux, où DiCaprio joue un sympathique fraudeur poursuivi par un enquêteur têtu.
Malheureusement le personnage de Gilbert Perez, qu’il soit inspiré d’une histoire vraie ou pas, n’a ni le charisme, ni le registre de jeu de Leonardo DiCaprio. Sa stratégie de fraude, particulièrement complexe et toujours plus invraisemblable d’une occasion à une autre, ne permet jamais de susciter l’intérêt du public envers le personnage principal. Idem pour la police, dont les ressources donnent l’impression d’être d’abord inexistantes, puis presque infinies. À opposer deux acteurs ne sachant pas vraiment exploiter un registre émotif pour faire réagir le spectateur, on finit par trouver le temps long, et espérer que le long-métrage prenne fin plus tôt que tard.
Pourtant, Vincent Elbaz semble savoir jouer. Il en fait la démonstration lors de son interrogatoire avec la commissaire qui était lancée à ses trousses, jouant ici sur les mots, se montrant moqueur et sûr de lui. Malheureusement, ce moment se produit une dizaine de minutes avant la fin!
Il n’y a pratiquement rien à sauver de ce Je compte sur vous. Nous comptions, pour notre part, sur un film un tant soit peu divertissant. Force est d’admettre que c’est raté.