Martin Prévost
La traduction française du plus récent roman policier du prolifique auteur Jonathan Kellerman, Des petits os si propres, est parue en mai dernier aux Éditions du Seuil. Les habitués de l’auteur seront heureux d’apprendre qu’encore une fois, c’est le célèbre duo formé d’Alex Delaware et Milo Sturgis qui mènent l’enquête. Le premier étant un psychologue de pratique privée qui travaille régulièrement sur des enquêtes policières et le second un inspecteur expérimenté du service de police de Los Angeles.
Kellerman, utilise la même bonne vieille recette rassurante que ses lecteurs recherchent. Mais pourquoi changer quand les mêmes personnages ont fait le succès de plus de vingt-cinq épisodes du même cru. On connaît les personnages: on sait comment ils vont réagir; à quel moment l’inspecteur et ami du héros se mettra une fois de plus à dévaliser le frigo de ce dernier, comment réagira le chef de la police quand l’enquête n’avancera pas assez vite à son goût, de quelle manière les journalistes feront pression sur le service de police pour obtenir une primeur et faire vendre davantage de copies.
Ce qui se distingue tout de même dans cette 28e enquête d’Alex Delaware, c’est la façon dont on nous raconte l’enfance difficile du psychologue et les impacts qu’elle a eue sur son choix professionnel. Ça se tient plutôt bien.
Par ailleurs, l’intrigue elle-même est un peu bancale. Dans le milieu des , stars, des starlettes et des ambitieux de tout acabit du milieu hollywoodien, les pistes pour retrouver les coupables de l’un ou l’autre des meurtres dont il est question se brouilleront puis s’éclairciront pour en arriver à une conclusion étonnante et, hélas, très peu crédible. En effet, à titre de suspects, on nous présente une imitation du couple et de la famille d’Angelina Jolie et Brad Pitt. Cette comparaison vaut pour leur succès et leur image familiale, mais elle s’arrête là et les détails que je vous livre aussi, pour éviter de vendre la mèche.
Malgré une intrigue un peu tirée par les cheveux, le résultat est tout de même là. On ne s’ennuie pas, et si on aimait déjà les aventures d’Alex Delaware, on les aimera encore.