Trois frères, des histoires d’infidélité, et une première montréalaise donnée au Théâtre Maisonneuve… la machine promotionnelle des 3 p’tits cochons 2 tournait à plein régime, lundi soir, pour la suite de ce film dramatico-humoristique sorti en 2007.
Le premier opus, qui mettait en vedette Paul Doucet, Guillaum Lemay-Thivierge, Claude Legault, Isabelle Richer, Sophie Prégent, Julie Perreault et Mahée Paiement, présentait un point de vue non dénué d’intérêt sur les questions de la fidélité, des relations de couple et de la nécessité des relations sexuelles pour assurer l’harmonie dans les ménages.
L’équipe de production semble avoir estimé que le film méritait d’approfondir certains thèmes, puisque nous voilà avec un deuxième volet des aventures sentimentalo-sexuelles des trois lascars. Cette fois, exit Claude Legault, remplacé par Patrice Robitaille.
Pour le reste, c’est sensiblement du pareil au même: Paul Doucet trompe allègrement sa femme, qui finira par coucher avec le frère de celui-ci (Lemay-Thivierge). Quant à Patrice Robitaille, nul ne sait si son remplacement de Claude Legault impliquait un abrutissement de son rôle (Robitaille est pourtant un bon acteur), mais le voilà confiné à des pitreries et au rôle du mari jaloux souffrant de dysfonction érectile.
Les 3 p’tits cochons 2 est l’exemple typique de la récupération de la formule après qu’un certain temps se soit écoulé. On espère surfer sur une vague nostalgique, tout en laissant passer suffisamment d’années pour faire oublier les aspects moins agréables du premier film.
Oh, on se prendra à rire à quelques reprises, mais l’oeuvre navigue dans la zone « beige »: il n’est ni assez idiot ou osé pour faire office de comédie déjantée (Deadpool est un bon exemple), pas plus qu’il n’est suffisamment sérieux pour être un bon drame sur les relations de couple, comme l’était l’étonnant Mirage.
Bref, les spectateurs, majoritairement dans la quarantaine et la cinquantaine, avaient le rire facile (et gras) devant les imbroglios, les quiproquo, les malentendus, les blagues à caractère sexuel… Rien de nouveau sous le soleil, surtout dans un film éprouvant de sérieux problèmes de rythme. Les acteurs tournent en rond, tout comme le scénario.
Saluons toutefois l’ouverture du film, qui aborde la question du tabou encore bien présent face aux relations homosexuelles, voire bisexuelles, particulièrement dans le monde des affaires.
Pour le reste, on ressort de la salle en n’étant ni profondément déçu ou fâché, ni emballé. La zone « beige », disait-on. Un divertissement sans soubresauts, sans surprises. Et sans grand intérêt.