Tout dans ce deuxième opus est mieux. Ce qui en soi ne veut pas dire grand-chose tellement son prédécesseur était insultant. Néanmoins, on doit admettre que pour ceux qui voudront se sacrifier pour les fans (et les enfants) de leur entourage, qu’il y a davantage à sauver dans ce deuxième tournant. À peine, toutefois.
C’est que ce sous-produit de Michael Bay joue sur les mêmes éléments: invasion, destruction, le compositeur Steve Jablonsky qui succède à Bryian Tyler avec des mélodies beaucoup plus convaincantes et une Megan Fox plus… elle-même que jamais dans sa tentative de camoufler ses limites de jeu par ses lèvres pulpeuses, ses yeux perçants et les nombreuses formes prononcées de son corps. Encore surprenant d’ailleurs qu’on ne profite pas plus de la présence du corps de Stephen Amell alors qu’on le relègue à beaucoup de cabotinage, ce qui n’est toutefois rien à côté des simagrées de Tyler Perry.
Néanmoins, il faut admettre qu’au-delà des références qui se multiplient allant de Krang à Bebop et Rocksteady, que le public cible a clairement moins de 5 ans, autant concrètement que mentalement. Comme quoi il est difficile de concevoir qu’après avoir signé le meilleur volet de la franchise Mission: Impossible, le quatrième et merveilleux Ghost Protocol, le tandem de scénaristes composé de Josh Appelbaum et André Nemec se sont ensuite commis aux scénarios des deux plus récents TMNT.
Certes, on a multiplié les enjeux, ramené un méchant qu’on met sous l’emprise d’un nouveau méchant encore plus puissant et on crée la zizanie dans la famille principale ce qui crée beaucoup d’engueulades entre nos amphibiens géants. La rigolade paraît alors très forcée dans cette succession de morales à deux sous qui veulent réitérer l’importance d’une famille unie. Ce, tout en tentant de saupoudrer le tout d’une réflexion de tolérance et d’acceptation de ces mutants dans notre société (encore?).
Ici, si les revirements coupent un peu moins les coins ronds tout en s’avérant encore des plus prévisibles, l’histoire se permet malgré tout de recycler toutes les prémisses des franchises à gros budget des dernières années, allant des mutations au portail qui laisse entrer un appareil de destruction massive. (Sérieusement? On doit encore revivre ça après tous les Transformers et les Avengers de ce monde?).
Et gros budget quand même il y a. Si les protagonistes sont toujours aussi hideux, ils sont un peu mieux fait (on ne se gêne plus d’ailleurs pour les montrer en gros plan et en ralentis pour en admirer la finition) et certains effets spéciaux épatent, la viscosité de Krang en premier. De plus l’humour qui tombe à plat est presque moins pathétique une fois les blagues de flatulence passées, et l’action est un brin plus trépidante avec mention d’honneur pour la séquence avec les avions qui a son lot d’intérêt.
Après tout, son cinéaste Dave Green est quelque peu plus alerte et retourne dans un terrain connu, lui qui avait abordé l’univers des enfants avec Earth to Echo. On regrette toutefois qu’on laisse l’honorable Laura Linney se perdre dans tout ce foutoir alors que Will Arnett vaut bien sûr mieux que cela et qu’on aimerait bien le voir un peu plus.
Pour le reste, rien ici pour transcender les cerveaux. De fait, vaut mieux laisser ce dernier à la maison et reléguer le plaisir aux (très) jeunes et ceux encore habités de leur cœur de bambin qui s’amuseront certainement follement. On ne comprend toujours pas ce qui a pu expliquer l’aussi grand succès du premier volet, outre le côté nostalgique, la renommée de la franchise et son côté ultra-familial, mais on apprécie au-delà de la recette les certains efforts déployés pour un peu mieux soigner la chose. On regrette seulement que tout ceci soit encore très loin d’être suffisant pour en justifier à la fois l’entreprise et le temps qu’il nous dérobe aussi lentement que le rythme habituel d’une tortue en fuite.
4/10
Teenage Mutant Ninja Turtles: Out of the Shadows prend l’affiche ce vendredi 3 juin.